Il Quotidiano di Orano di domenica 7 Settembre 2003

Mah.....

LE VICE-COMMANDANT DES FORCES
US EN EUROPE, LE GENERAL WALD, A ALGER
Une station d’écoute américaine à Tamanrasset


Après s’être rendu deux fois à Stuttgart, le chef d’état-major de l’ANP, le général de corps d’armée, Mohamed Lamari reçoit, depuis hier, le général Charles F.Wald, commandant adjoint des forces américaines en Europe, à Alger. Une visite qui sera marquée par l’étude d’un projet d’installation d’une station d’écoute américaine dans le sud algérien indiquent des sources informées.

A la tête d’une importante délégation de militaires américains, le général Wald devrait se rendre à Tamanrasset dans le cadre d’un projet stratégique pour le MDN et le Pentagone. La défense algérienne a stipulé dans un communiqué que : « cette visite s’inscrit dans le cadre de la poursuite du développement des relations de coopération militaire bilatérale» qui ont pris un volume considérable depuis quelques années entre militaires algériens et américains.

Ancien de l’US Air Force et fondateur des fameuses unités d’élite, Task Force Hawk, les escadrilles d’hélicoptères Apache durant la guerre du Vietnam, le général Wald est un sérieux client. Bardé de décorations, ayant fait l’essentiel des théâtres d’opérations où les forces US étaient engagées (Irak, Bosnie, Afghanistan, Liberia), le numéro deux des forces américaines en Europe dont le quartier général est basé à Stuttgart, en Allemagne, arrive à Alger avec un projet d’installation d’une station d’écoute, probablement de la National Security Agency (NSA), l’agence fédérale qui est chargée des interceptions des communications mondiales, qui serait basée dans la région de Tamanrasset. Une station qui viserait à intercepter puis analyser toutes les communications - par téléphone, Internet, réseaux informatiques ou radio. D’ailleurs, selon des sources informées, le général Wald effectuera une visite de travail dans le sud algérien où il sera l’hôte du général-major Saheb, commandant de la 6ème région militaire qui couvre, territorialement, les frontières algériennes avec le Mali, le Niger, la Mauritanie, le Maroc et la Libye et qui avait réussi l’assaut d’Amguid lors de l’affaire des touristes otages du GSPC . Une visite qui est loin d’être touristique depuis les attentats du 11 septembre et les avertissements de la CIA quant à une implantation dans la zone sahélo-sahélienne de dirigeants d’Al-Qaeda d’Oussama Ben Laden et qui ont mobilisé plusieurs satellites américains pour couvrir cette région. Alors que le New York Times rapportait, un mois auparavant, d’une source du Pentagone, que l’armée américaine avait le projet d’installer une base militaire US en Algérie, la visite du général Wald répond à une préoccupation commune, algéro-américaine, sur la sécurisation de cette zone où les menaces sont multiples. D’ailleurs, les derniers événements dans la région n’ont fait que conforter cette démarche de coopération. Le coup d’Etat avorté contre le président mauritanien, Ould Taya, allié des Etats-Unis et de l’Algérie dans la bande sahélienne, les contacts des salafistes du GSPC avec l’émir Mokhtar Belmokhtar (recherché par Interpol) avec des émissaires d’Al-Qaeda (notamment le Yéménite Abdelouahab Mohamed), l’affaire de l’enlèvement des 31 otages européens en Algérie et transférés au Mali par l’émir Abderezak el Para, qui fait l’objet d’une traque algéro-allemande, la prolifération d’armes et de contrebandiers, appuyés par des tribus Maures islamisées, sont autant de facteurs qui inquiètent les Américains et mobilisent les troupes algériennes au sud. Mais trois autres aspects semblent motiver cette visite dans le site de Tamanrasset. D’abord, l’explosion du marché des téléphones satellites dans le Sahel puisque contrebandiers, terroristes, notables et passeurs d’armes possèdent des cellulaires qui ne sont couverts par aucune station régionale américaine ou européenne. Même « les grandes oreilles » anglo-saxones du système échelon ne couvrent que partiellement cette partie du monde. Ensuite, la menace latente de la Libye offrira aux Américains la possibilité de couvrir le pays de Mouammer Kadhafi dont les stratèges prédisent un avenir à la Saddam Hussein dans le cas où son régime continue de défier Washington. Enfin, la proximité géographique du Sahara-Occidental et du Maroc dans la perspective du règlement du conflit qui les oppose même si la NSA a déjà une station d’écoute, assez modeste, dans la région de Tanger. Le tout avec un sous-bassement stratégique qui consiste à renforcer la sécurité des échanges dans le Sahara algérien où de nombreuses compagnies pétrolières américaines sont implantées.

Le général Wald, connaît donc le dossier et a eu à diriger un poste de commandement situé à la base aérienne du prince Sultan d’Al Kharj, en Arabie Saoudite, après avoir installé une immense station d’écoute pour les opérations en Irak notamment des forces aériennes.

Après les stages de formation des officiers algériens aux Etats-Unis ou en Allemagne, après les manoeuvres communes entre les forces navales algériennes et la 6ème flotte américaine basée en Méditerranée, après les échanges de renseignements sur les réseaux d’Al-Qaeda et après la livraison des premiers équipements de vision nocturne, l’armée américaine franchit un nouveau palier dans sa coopération avec l’ANP. Le travail du général Lamari, dans se sens, épaulé par le chef de la DRAG, le général-major Sassi, a permis de transformer la vision américaine sur l’armée algérienne considérée, jadis, comme une armée pro-russe.

Mounir B
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Peter Komanns
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